Qasr al-Azraq (قصر الأزرق, « Forteresse bleue ») est une grande forteresse située à environ 100 km à l'est d'Amman, dans l'actuelle Jordanie. Ce château du désert est implanté dans l’oasis d’Azraq, qui bénéficie de sources d’eau pérennes au cœur d’une région aride, et qui contrôle le débouché du Wadi Sirhan, piste d’entrée vers la Syrie des tribus du nord de la péninsule d’Arabie.
Fréquenté depuis l’âge de fer, l’oasis est intégré dans l’Empire romain en 105, et devient un avant-poste stratégique du système de protection de la frontière de l’est (limes Arabicus). C’est une étape sur la voie stratégique dirigée vers le sud à partir de Bostra, capitale de la provine d’Arabie. Les traces d’un premier camp romain visible sur des photographies aériennes ont disparu sous les constructions modernes. Lui a succédé un fort quadrangulaire bâti en pierre volcanique, dont la datation et l’identification antique sont discutées à partir de quelques inscriptions latines fragmentaires. Le Qasr Azraq antique pourrait être Basienis (avec des variantes Dasianis, Dia Fenis, Basie) ou Amata (variante Amatha). Le fort aurait été construit à l’époque de la tétrarchie, sous Dioclétien (295-305), ou peut-être plus tôt sous Aurélien (270-275). Il est l’objet de réfections importantes en 333, seule date précisément connue. Déserté à la fin du ive siècle, le fort est occupé par intermittence durant les périodes islamique, marquée par des reconstructions en 1237, puis ottomane. Au début du xxe siècle, l’oasis est repeuplée et intégrée dans le royaume de Jordanie. La Jordanie postule depuis 2007 pour le classement de l’oasis et des vestiges du fort sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.